[Nos labos] Rencontre avec Hamid Zahrouni, nouveau directeur du LEM3

Factuel est allé à la rencontre de Hamid Zahrouni, récemment nommé nouveau directeur du Laboratoire d’étude des microstructures, de la mécanique et des sciences des matériaux, également appelé LEM3.

Quel est votre parcours ?

Hamid Zahrouni : Après avoir obtenu un diplôme d’études approfondies en mécanique, j’ai poursuivi en thèse sur le développement des méthodes asymptotiques numériques adaptées aux structures de coques en grandes rotations à l’université de Metz et au sein du laboratoire de physique et mécanique des matériaux (LPMM). Après une année d’ATER, j’ai été recruté en tant que maître de conférences en 1999 au sein de l’Université de Metz affecté à l’UFR MIM pour le volet enseignement et rattaché au laboratoire LPMM pour la recherche. J’ai préparé une habilitation à diriger des recherches en 2005 et j’ai obtenu un poste de professeur en 2007. Depuis le début de ma carrière, je me suis investi dans la vie de notre laboratoire en dirigeant le master recherche MMSP de 2007 à 2024 et en dirigeant le département de recherche MMSV (Mécanique des Matériaux, des Structures et du Vivant) de 2018 à 2024. Depuis 1999, j’ai porté plusieurs projets de recherche académiques et industriels ainsi que des collaborations nationales et internationales.

Quel est votre domaine de recherche ?

Je mène des recherches en mécanique numérique des solides déformables, avec un intérêt particulier pour les instabilités observées dans les structures minces. Ces recherches se déroulent au sein du département de Mécanique des Matériaux, des Structures et du Vivant du laboratoire LEM3. L’objectif est de développer des algorithmes de calcul numérique capables d’explorer des solutions complexes, difficiles à atteindre avec des codes conventionnels ou industriels. À titre illustratif, je peux citer le travail de recherche sur la réduction et le couplage de modèles numériques, ainsi que sur la modélisation multi-échelle des phénomènes d’instabilité. Les applications de ces recherches sont variées, allant de la prédiction des défauts de planéité en laminage à l’étude du flambage des coques cylindriques sous pression rencontrées notamment dans le domaine aérospatial.

Quels sont vos projets au sein du LEM3 ?

Notre laboratoire est reconnu au niveau national et international pour son excellence scientifique sur de nombreux sujets. Je souhaite créer une dynamique de recherche qui permet de poursuivre et de renforcer cette excellence scientifique autour de nos trois piliers « la mécanique, les matériaux et les procédés » en les mettant au service des grands défis sociétaux comme la transition énergétique, la santé et le numérique. Le développement de matériaux de plus en plus performants, intelligents, bio-sourcés, recyclables doit être au cœur de notre recherche. L’exploitation des outils d’intelligence artificielle doit être amplifiée et sera un levier important pour développer les matériaux du futur. Cette recherche a des retombées dans de nombreux domaines :

  • Le transport avec l’allègement des structures et la durabilité des matériaux ;
  • L’énergie où les matériaux jouent un rôle crucial pour la production et le stockage des énergies renouvelables mais également pour la sécurité des installations ;
  • La santé, au service de l’amélioration des actes chirurgicaux dans un dialogue renforcé avec les acteurs du milieu médical.

L’ensemble de nos actions doit s’inscrire dans une démarche de science ouverte et responsable avec un cadre de vie professionnel favorisant l’épanouissement de l’ensemble du personnel du laboratoire. Pour mettre cette politique en œuvre, je serai assisté par deux directeurs adjoints, Nathalie GEY chargée de recherche-HDR au CNRS et Mohammed Nouari, professeur à l’Université de Lorraine. Ensemble, nous allons renforcer le rôle du conseil scientifique pour participer davantage aux appels à projet de l’université et aux grands programmes de recherche nationaux et européens. Il nous faudra dynamiser la formation par (et pour) la recherche et attirer plus de jeunes talents en thèse. Cela passe par une participation active à des actions comme la semaine de la recherche et l’intégration de clubs Orion pour ouvrir nos portes aux étudiants curieux de science. Nous poursuivrons la démarche de labélisation INFRA+ LUE de l’ensemble de nos plateformes technologiques pour garantir la qualité de notre démarche scientifique. Enfin, deux nouvelles commissions vont voir le jour : la commission « transition énergétique » pour intégrer davantage l’impact carbone de notre activité et la commission « cadre de vie » pour proposer des actions qui permettent de renforcer la convivialité, le lien entre les différents sites de LEM3 et les conditions de travail du personnel.

Mon objectif est de porter un projet cohérent et ambitieux résolument au service des grands défis sociétaux dans une dynamique qui permet à toutes les forces vives du laboratoire de s’exprimer et s’épanouir scientifiquement et humainement.

Source : https://factuel.univ-lorraine.fr/node/25527?pk_kwd=nl_recherche_39_25812